14 Ans d’Abandon : Pointe-à-Pitre Privée de son Coeur Culturel

Cela fait désormais 14 ans que le Centre des Arts et de la Culture (CAC) de Pointe-à-Pitre, autrefois le fleuron de la scène culturelle guadeloupéenne, est à l’arrêt. Depuis 2010, cette imposante structure de 5 étages et 4000 m², jadis vibrante de spectacles et de créations, reste en ruines, victime de faillites successives et d’une gestion administrative lente et inefficace. Le bâtiment, défiguré par l’abandon, se dresse désormais comme un rappel constant du déclin culturel et urbain que subit la ville.

L’impact d’une désertion culturelle sur Pointe-à-Pitre

Pointe-à-Pitre, autrefois bouillonnante d’activités grâce à son Centre des Arts, a vu son cœur culturel s’éteindre progressivement. Privée de cet espace crucial, la ville a perdu l’un de ses pôles d’attraction majeurs, un lieu où se croisaient artistes locaux et internationaux, spectacles de danse, concerts et théâtre. Cette absence prolongée a fragilisé la scène artistique locale, qui manque cruellement d’espaces pour s’exprimer et se développer.

Sur le plan économique, l’impact est tout aussi désastreux. Le Centre des Arts attirait non seulement les amateurs de culture, mais dynamisait également les commerces environnants, restaurants, participant ainsi à l’économie locale. Aujourd’hui, l’absence d’un lieu culturel phare fait écho à une ville en déclin, où les rues de Pointe-à-Pitre paraissent plus vides, avec un manque de vie et de vitalité. Les événements culturels, autrefois nombreux, se sont raréfiés, plongeant une partie de la ville dans une sorte de léthargie.

Une réhabilitation constamment repoussée

Après 14 ans de promesses non tenues, la population reste sceptique. Les artistes guadeloupéens, tout comme les habitants de Pointe-à-Pitre, se sentent délaissés par les autorités locales et nationales, impuissants face à une situation qui semble sans fin.

L’initiative artistique : un acte de résistance

En réponse à cet abandon, des artistes du Kolèktif Awtis Rézistans ont occupé le Centre des Arts depuis 2021, transformant ce lieu laissé à l’abandon en un espace de création et de résistance culturelle. Leur initiative a permis de ramener un semblant de vie dans ces murs en ruine, mais cela reste une solution temporaire. Ces artistes, bien qu’énergisés par la volonté de faire bouger les choses, ne peuvent compenser l’absence d’un réel projet culturel soutenu par les institutions.

Une ville en attente de renaissance

Le manque de volonté politique et de planification cohérente pour réhabiliter le Centre des Arts est un symptôme plus large de la gestion défaillante des infrastructures culturelles dans les Antilles. La situation de Pointe-à-Pitre, capitale économique de la Guadeloupe, ne peut plus tolérer cet abandon. Il est impératif que les pouvoirs publics, aux niveaux régional et national, prennent enfin leurs responsabilités et redonnent à la ville un espace culturel digne de son histoire et de ses aspirations.

Car, au-delà de l’impact économique et artistique, l’absence du Centre des Arts est une véritable perte symbolique pour la ville. Ce lieu, autrefois phare, représentait l’identité même de Pointe-à-Pitre, un espace où la créativité, l’innovation et l’expression culturelle convergeaient pour former l’âme de la Guadeloupe. Aujourd’hui, cet abandon laisse une blessure béante au cœur de la ville, qui attend toujours sa réhabilitation, comme une promesse non tenue.

Le Centre des Arts ne doit pas seulement être réhabilité, il doit redevenir le symbole de la renaissance culturelle de Pointe-à-Pitre, une renaissance qui est aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

Jean-Yves FRIXON

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, ETV NEWS, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Replay ETV

A revoir sur ETV

A revoir SUR ETV