Dans les premières lueurs de ce mercredi des cendres, la Guadeloupe a été frappée par une nouvelle qui a jeté un voile de tristesse sur l’île : Rudy Benjamin, le président emblématique du groupe carnavalesque VIM, nous a quittés. Ce départ soudain, survenu dans la nuit, marque la fin d’une époque pour le carnaval guadeloupéen et pour la musique de l’île.
Rudy Benjamin n’était pas seulement le président de VIM, un groupe connu pour ses apparitions colorées et débordantes d’énergie lors du carnaval. Il était aussi un musicien talentueux, membre fondateur du groupe Dissonance, avec lequel il a enregistré plusieurs albums qui ont marqué l’histoire du carnaval. Sa passion pour la musique et son désir de comprendre et de célébrer l’histoire du carnaval l’ont établi comme une figure incontournable de la culture guadeloupéenne.
Le décès de Rudy Benjamin le 14 février 2024, des suites d’un œdème pulmonaire, survient comme un symbole poignant à la clôture du carnaval, un moment où l’île célèbre la vie, l’amour, et la culture dans un éclat de couleurs et de sons. Ce jour-là, Benjamin avait prévu de porter des couleurs madras et des plumes, proclamant « nou sé on métisaj damour », laissant un message d’amour et d’unité qui résonne au-delà de sa disparition.
Sa dernière œuvre, la « Symphonie porcelaine », a été acclamée comme « la plus belle musique du Carnaval » sur les réseaux sociaux, témoignant de son génie musical et de sa capacité à toucher les cœurs. Cette pièce illustre parfaitement la quête incessante de Benjamin pour un son nouveau, une voix qui pourrait s’harmoniser avec la diversité et la richesse de la culture guadeloupéenne.
Rudy Benjamin était aussi un homme de transmission, un passeur de culture. Il a consacré sa vie non seulement à créer mais aussi à partager son savoir, son amour pour la musique et le carnaval, avec les générations futures. Sa vision et sa passion se reflètent dans l’engagement de son fils Axel, à qui il a confié la continuité de son œuvre, et dans tous les musiciens du groupe VIM qui portent son héritage.
Sa disparition marque un tournant pour le carnaval de Guadeloupe et pour tous ceux qui ont été touchés par sa musique et sa vision. Rudy Benjamin a laissé une empreinte indélébile sur la culture guadeloupéenne, une empreinte qui continuera à inspirer et à unir à travers la beauté de son art.
Alors que la Guadeloupe pleure Rudy Benjamin, son esprit demeure vivant dans la « Symphonie porcelaine » et dans le cœur de ceux qui continueront à danser, à chanter et à célébrer la vie à sa mémoire. Son combat musical et culturel reste un témoignage éclatant de son amour pour l’île, un amour qui, comme le carnaval lui-même, ne connaîtra jamais de fin.
Jean-Yves FRIXON
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