Dans une émission récente de « Kilti An Ka » diffusée sur ETV, Rudy Rene a invité une personnalité éminente de la culture guadeloupéenne, la Professeure et docteure en lettres créoliste, Jacqueline Birman, pour une plongée profonde dans l’univers du Gwo Ka, un pilier de l’identité culturelle en Guadeloupe.
Le Gwo Ka, plus qu’une simple expression musicale, est un vecteur de mémoire et de résistance, illustrant la richesse et la complexité de l’histoire guadeloupéenne. Birman, avec sa profonde connaissance et son amour pour cette culture, nous guide à travers les nuances de cette tradition, soulignant son importance non seulement comme patrimoine musical mais aussi comme outil de conscientisation et de lutte pour l’autonomie.
Durant l’interview, Birman évoque des souvenirs personnels, liant l’histoire du Gwo Ka à des figures marquantes comme Guy Cornélie, un grand monsieur qui, à travers son engagement et son travail, a contribué à préserver et à transmettre l’essence du Gwo Ka. Elle souligne l’importance de la mémoire collective et le rôle de la musique dans la conservation de cette mémoire, en particulier dans un contexte où l’éloignement de la métropole pourrait favoriser l’oubli.
La conversation se penche également sur la question de la modernité et son impact sur le Gwo Ka. Birman insiste sur la nécessité d’une conscientisation continue, un effort de tous les jours pour maintenir vivante cette tradition, tout en l’adaptant aux réalités contemporaines. Cela implique un engagement constant, non seulement à travers la musique mais aussi par le biais d’émissions culturelles et d’initiatives éducatives.
L’émission touche à des sujets sensibles tels que la politique et l’aspiration à une plus grande autonomie pour la Guadeloupe, suggérant que la culture Gwo Ka peut jouer un rôle dans ce mouvement vers la souveraineté. Birman voit dans le Gwo Ka un moyen pour le peuple guadeloupéen de se réapproprier son histoire et de forger son avenir, évoquant des débats actuels sur l’indépendance et l’autonomie de l’île.
Cette entrevue avec Jacqueline Birman offre une réflexion profonde sur le Gwo Ka, non seulement en tant que tradition musicale mais aussi en tant que force motrice pour la conscience culturelle et politique en Guadeloupe. Son message est clair : pour préserver l’âme de la Guadeloupe, il est essentiel de continuer à célébrer, à évoluer et à transmettre le riche héritage du Gwo Ka.
Jean-Yves FRIXON