Carnet de voyage par: Jean-Yves FRIXON
C’était un matin empreint d’une douceur tropicale, où le chant des oiseaux mêlait ses mélodies aux bruissements des palmiers. Le soleil, encore jeune, baignait l’aéroport des Abymes d’une lumière dorée, promesse d’une journée mémorable. Accompagné de mon fidèle camarade Laurent Murphy, caméraman intrépide, je m’apprêtais à vivre une aventure digne des plus grands récits.
L’Aube d’une Aventure
Nous foulâmes le sol de l’aéroport à huit heures précises. Une équipe dévouée d’Air Antilles nous attendait, prête à nous accueillir avec une bienveillance presque chevaleresque. Nos bagages furent pris en charge avec une promptitude exemplaire, et nous fûmes invités à nous peser, une mesure nécessaire pour notre vol à bord d’un bimoteur de dix-neuf places, un aéronef devant affronter la redoutable piste de Saint-Barthélemy.
Cette piste, aussi célèbre qu’exigeante, ne tolère que les pilotes les plus aguerris, ceux ayant obtenu des autorisations spécifiques pour y poser leur appareil. L’aéroport de Saint-Barthélemy-Rémy-de-Haenen, situé à une altitude de 15 mètres, est renommé pour sa courte piste de 646 mètres, bordée par une montagne que les pilotes doivent survoler à seulement 30 mètres avant d’atterrir. Seuls les petits avions de moins de 5,4 tonnes et les pilotes ayant validé une formation spéciale sont autorisés à y atterrir.
Le Baptême du Ciel
Après avoir franchi les douanes et les services de sécurité, nous patientâmes une dizaine de minutes dans la zone internationale, le cœur battant d’anticipation. Une hôtesse gracieuse nous invita à visionner une vidéo instructive sur les consignes de sécurité, un préambule à notre voyage céleste. Puis, à neuf heures trente, l’heure tant attendue sonna. Entourés de nos confrères journalistes, nous embarquâmes, nos esprits avides de découvertes.
Le commandant de bord, un jeune homme blond aux lunettes de soleil de type Top Gun, nous accueillit avec une courtoisie digne des plus nobles commandant. Il nous rappela notre destination et les consignes de sécurité, avant de nous inviter à nous installer. Une particularité de notre vol était la vue directe sur le cockpit, aucune porte ne séparant les passagers des maîtres de l’air. À bord de cet aéronef un DHC-6 Twin Otter, nous avions l’honneur de voyager aux côtés du Président de la compagnie Air Antilles Jérôme Arnaud.
Les Préparatifs du Départ
Le démarrage de l’avion fut marqué par le grondement sourd des moteurs, un prélude à notre épopée. Lentement, l’appareil se dirigea vers la piste, salué par un arc d’eau formé par les lances d’un camion de pompier, une tradition honorifique pour toute nouvelle ligne inaugurée. L’avion, ainsi béni, s’élança sur la piste, et, sans secousse, prit son envol avec la grâce d’un albatros.
Un Voyage dans les Cieux
Rapidement, nous nous élevâmes, laissant derrière nous la terre ferme pour survoler la mer des Caraïbes. Les paysages de la Guadeloupe et l’immensité azur de l’océan se dévoilèrent sous nos yeux ébahis. L’appareil, guidé par une main experte, fendit les nuages, emportant avec lui nos rêves de lointains horizons.
L’Approche de l’île Enchantée
Après une heure et demie de vol, l’heure de l’atterrissage approchait. Le pilote, concentré et serein, manœuvra avec une dextérité impressionnante pour aligner notre aéronef sur la piste de Saint-Barthélemy. Nous sentîmes chaque mouvement, chaque ajustement, comme si nous faisions partie intégrante de cette machine ailée. Et puis, dans un frémissement maîtrisé, l’avion se posa en douceur.
Un Accueil Triomphal
À notre arrivée, l’accueil fut aussi chaleureux que somptueux. L’équipe d’Air Antilles nous attendait avec impatience. Étaient également présents Samuel Braconnier Directeur général, et Nicolas d’Hyèvres Directeur commercial. L’avion fut célébré par une pluie de champagne, les bulles dorées éclatant en hommage à cette réouverture tant espérée.
Après quelques photos pour immortaliser l’instant, nous fûmes conviés à la conférence de presse, marquant ainsi la fin de cette première étape d’un voyage. Cette réouverture, bien plus qu’une simple liaison aérienne, symbolise une renaissance, une nouvelle ère de connexions entre les îles, et surtout, un hommage à l’esprit d’aventure qui anime chaque voyageur.
Ainsi, ce jour-là, le ciel des Caraïbes s’ouvrit à nouveau, portant avec lui les espoirs et les rêves de tous ceux qui, comme nous, ont soif de découvrir le monde.
Jean-Yves FRIXON
Le carnet de voyage photographique
